jeudi 25 octobre 2012

Voyages sur mon divan



Je crois que l'on en apprend plus sur un pays en lisant.
J'en suis sûre, même.
La preuve : j'ai lu des tas de bouquins sur l'Afrique, la Chine, l'Amérique, et je connais ces continents comme ma poche !
Avec le confort en prime.
Pas de décalage horaire, pas de pitances indigestes, pas d'insectes venimeux.
Le pied ! Et sans ampoules.

T'en souviens-tu, mon ami voyageur, de ta tourista au retour des tropiques et de ton hépatite B après le pays des Incas ?
Te demanderais-je si l'exploration de l'ancien royaume du Siam valait cette forme d'éléphantiasis qui faillit te coûter l'amputation de la jambe droite ?

Moi, j'ai accompagné les meilleurs alpinistes au sommet de l'Annapurna, j'ai exploré le ventre de galions échoués au fonds des océans avec les aventuriers les plus téméraires.
Et tout ça en direct de mon divan.
Résultat : pas d'engelure, pas d'accident de décompression ...

Seul, un verre de whisky à la main, avec plein de glaçons, m'a été nécessaire pour traverser le Kalahari.

Et toutes ces aventures au prix des livres que j'achète au poids chez mon bouquiniste favori.
Ça t'en bouche un coin, n'est-ce pas ?

Au fait, dans quelle contrée projettes-tu de laisser prochainement ta santé, tes économies, ton appareil photo, mais jamais tes illusions ?

Tu me l'as déjà dit ?
Ah ! Bon ! J'ai dû oublier, alors !
Oh ! Ne t'énerve pas ...

Je te fais répéter, c'est tout.


(C) Monique THOMIERES

jeudi 18 octobre 2012

Rose fiction





Arobase à la base,

Oli s'envole en jet lunaire

Pour un tour d'univers.

Derechef, sans le chef.

Mais fichtre, qu'on est bien

Quand on ne fait rien.

Sauf regarder la pluie d'étoiles

Au lieu de lire le même journal.

Toujours quand il fait jour !



Allez file le jet toujours plus vite,

Va r'trouver mon p'tit pays

A la lueur qui fait ma vie !



Ça y est j'le vois,

C'est presque là, on l'aperçoit !

Stop arrête l'engin !

Appuie sur l'frein !



Héli et Yoyo se trouvent au cœur

Du pays merveilleux.

Un pays de cocagne

Où il n'y a plus de castagne.

Oli revit.

Oli s'déplie

De tout son long,

Puis fait des bonds

Comme les lapins

Piaffant sous les pins.

Oli s'allonge.

Oli se calme.

Son coin de rêve

Et voici Eve qui vient

De loin pour le rejoindre

Et voir poindre le jour.



Enfin le rose, l'apothéose.

Et voilà que, voilier sur la rive

Part à la dérive.




Amélie VINCENT  -  In the Mood for Songs

Sur un air de Django


Quand les lumières s'éteignent
Il ouvre les yeux pour voir le monde.
Quand ses yeux s'ouvrent
Il s'impatiente d'avancer sur le chemin.


Quand le chemin va et vient
Il jubile devant la ville sans feux.
Quand la ville est noire
C'est là que tout commence.


Dans le Bronx de Manhattan
Il enfile son blouson et son casque de motard
Sans oublier d'arrimer bien serrée
Sa guitare autour de lui.


Les autres l'attendent déjà
En se chauffant les doigts
Avec l'accord de Django
Qui leur colle à la peau.


Lui aussi il pense aux autres et à Django
Mais n'a pas vu devant lui le bolide éteint
Qui fonce sur lui à une vitesse folle.
A terre il fredonne une dernière fois

L'air de Djangology.





(C) Amélie VINCENT  -  In the Mood for Songs

Nuages et Univers





En route le mieux, c'est de se perdre

D'autant plus quand il fait nuit

Quand la lune se cache dans les nuages

Quand le chemin devient infini

Quand l'infini se perd dans l'univers

Quand l'univers devient éternité.




Le silence rien que le silence

Le bruissement des feuilles dans les arbres

Le hululement des oiseaux qui se faufilent

Le cri du grillon dans la plaine

Le tremblement du mouton dans la bergerie

La berceuse d'une mère à son enfant.




Quand l'ordre étreint l'éternité

Quand l'univers est régi par la loi

Quand le chemin est géométrique

Quand la lune et le nuage sont symétriques

Quand la route se fond dans la nuit

Tout est bien en ordre sous les étoiles.





(C) Amélie VINCENT  -  In the Mood for Songs